A l’occasion des Journées du Patrimoine, la Société Archéologique a sorti de ses archives, un ouvrage exceptionnel, « L’Atlas universel » de Vaugondy. D’une taille et d’un poids impressionnants, cette édition est postérieure à la Révolution puisqu’y figure une carte des départements. Elle est due à Charles-François de Lamarche (1740-1817) l’éditeur qui a succédé à Robert de Vaugondy et qui a effectué les mises à jour en fonction de l’évolution des connaissances. En excellent état de conservation, l’ouvrage permet de découvrir le travail soigné et précis dont ont fait l’objet non seulement les cartes mais également les cartouches aux décors somptueux.
L’opportunité qui était donnée d’approcher cette édition bicentenaire, permettait de mieux appréhender le rôle du lien que créent entre les êtres, de génération en génération, non seulement le contenu d’un livre et l’éclairage qu’il apporte sur une époque mais aussi son enveloppe, sa couverture, la texture et l’odeur de son papier, tous ces infimes détails qui, lorsque l’on ouvre un ouvrage ancien, créent un lien physique avec le passé. Une étude publiée en 2016 suggérait que l’odeur des vieux livres devrait pouvoir être classée par l’UNESCO, au titre du patrimoine immatériel de l’humanité. Si l’idée peut, a priori, surprendre, il faut cependant se souvenir, qu’en novembre 2018, l’Organisation internationale inscrivait le savoir-faire des parfums de Grasse sur cette liste ; ce ne serait pas une mauvaise idée de reprendre ce projet à l’heure où le « smartphone » tient lieu de bibliothèque, performante peut-être, mais aussi dépourvue de tout ce qui constitue jusqu’à présent, le propre de l’humanité.
Sabine Campion
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