Lunay : Conférence sur la diversité des ruralités
Nicolas Haslé, président du Syndicat mixte du SCoT (*) des Territoires du Grand Vendômois, avait organisé le 25 novembre, une soirée débat autour d’une étude sur la diversité des ruralités, menée à la demande de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Jules Peter-Jan de la Coopérative ACADIE en a présenté une synthèse en ouverture de la table ronde et du débat qui ont suivi.
Parmi les personnalités , l’on notait la présence de Vincent Le Duff, Sous-Préfet de Vendôme, de Karine Gloanec-Maurin, conseillère régionale, présidente de la Communauté des Collines du Perche, de Claire Foucher-Maupetit, maire de Selommes, vice-présidente de la CATV, de Laurent Brillard, maire de Vendôme, président de la CATV, d’ Aurélien Lemoine, conseiller municipal de Pezou et vice-président de la Communauté du Perche Haut Vendômois ainsi que de Grégoire Bruzulier, directeur du CAUE.
Le SCoT, un outil de planification stratégique intercommunal *
Nicolas Haslé, lors de son intervention liminaire, a rappelé cette citation d’Hérodote « Mieux vaut faire envie que pitié », ajoutant à l’adresse des délégués du SCoT : « Le défi ainsi représenté, c’est celui que vous avez demandé que notre SCoT relève : celui d’un grand Vendômois qui fasse envie, celui de ruralités vendômoises qui fassent envie… et pas pitié…En écrivant le SCpT et en le votant à l’unanimité, vous avez dit : « Vendômois, tu es rural ! C’est ton atout ! Prends-toi en main et invente ta façon d’être rural et fier de l’être, ici, au XXIe siècle. » La ruralité a été choisie comme l’axe central de la stratégie politique du SCoT ; elle constituera le levier du développement, de la transitions écologiques et de la résilience dans le territoire. « Le grand Vendômois veut faire rimer ruralité avec natalité, vitalité, santé, mobilité, sobriété, proximité, qualité, attractivité, inventivité, solidarité, activité, hospitalité, complémentarité et convivialité », a conclu Nicolas Haslé.
L’étude sur la diversité des ruralités
Jules Peter-Jan qui a participé à l’élaboration de l’étude sur la diversité des ruralités, a souligné que celle-ci proposait de nouvelles approches du sujet. Si l’on choisit une approche structurelle, elle montre que la pluralité des communes rurales génère des caractéristiques socio-économiques et des dynamiques diversifiées. Par ailleurs, l’analyse des ressources produites dans le rural et leur insertion dans les grands réseaux économiques permet de mettre en évidence des pistes prospectives pour la ruralité. Cette approche typologique est susceptible de nourrir la réflexion des décideurs et d’induire ainsi de nouvelles politiques publiques. Le conférencier a illustré ses propos à l’aide de cartes de la France dans un premier temps, de la région Centre-Val de Loire en suite, du Loir-et-Cher, enfin. Se référant à Vidal de la Blache dont les travaux avaient en leur temps, renouvelé l’étude de la géographie, Jules Peter-Jan propose une définition de la ruralité autour des termes « Pays, Paysans, Paysage ». Cette définition est basée sur l’étude des relations entre l’homme et son milieu. « Pas de ville sans campagne » ; les vies des villes et des campagnes sont liées et toute atteinte au monde rural n’est pas sans conséquence sur l’univers urbain.
Dans le Vendômois, coexistent un secteur industriel très performant et un secteur agricole où se mêlent grandes cultures, élevage, petits producteurs. La population vieillissante pose le problème du renouvellement des actifs et par conséquent de l’attractivité qui doit émaner du territoire.
Le point de vue volontariste et optimiste des élus
Lors de la table ronde qui a suivi la conférence, les élus ont eu l’occasion d’exprimer leur avis sur le sujet.
Après que Thierry Benoist, maire de Thoré-la-Rochette et président des maires ruraux du Loir-et-Cher, ait déploré la méconnaissance du monde rural qui règne chez les responsables au niveau national, Karine Gloanec Maurin a souligné l’importance de la mise en valeur du territoire à travers un récit. Face à la complexité administrative croissante et aux contraintes budgétaires, elle a attiré l’attention sur l’intérêt de la création de communes nouvelles permettant à la ruralité d’affirmer sa voix face aux villes.
Claire Foucher-Maupetit a rejeté l’idée d’une opposition entre ruraux et urbains. La ruralité a de nombreux atouts pour susciter l’attractivité ; il appartient à tous, notamment aux élus, de les mettre en valeur. Il faut être positif et optimiste. Les jeunes comme les aînés doivent être valorisés. La population évolue ; pour maintenir la cohésion, il est important de faire vivre les cœurs de village.
Laurent Brillard tout en admettant que le territoire, comme tous, a des forces et des faiblesses, a mis en garde ceux qui feraient un complexe à cet égard. « Nous avons des entreprises de pointe, un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale ». Si le secteur de la santé présente des défaillances, il s’agit d’une réalité qui s’impose hélas partout même dans les métropoles
Nicolas Haslé a insisté sur l’importance de la présentation du territoire et sur le récit que l’on en fait qui doit susciter l’envie d’y vivre. La vie sociale se développe de plus en plus, notamment autour des cafés associatifs qui sont nombreux à voir le jour.
Aurélien Lemoine dans une formule choc assène « Nous sommes ennuyés d’être heureux. ». Dans le terme « agriculture », il y a le mot « culture ». Pezou, dont il est conseiller municipal, village de 800 habitants, en compte chaque année, 60 à 70 nouveaux qui s’impliquent dans la vie du village et créent des activités associatives.
Au terme des débats, Vincent Le Duff a pris brièvement la parole pour saluer le travail mené par les élus. Le Sous-Préfet s’est dit conscient de la richesse du territoire et du potentiel qu’il recèle.
* Le Schéma de Cohérence Territoriale SCoT), est un outil de conception et de mise en œuvre d’une planification stratégique intercommunale, à l’échelle d’un large bassin de vie ou d’une aire urbaine, dans le cadre d’un projet d’aménagement stratégique (PAS).
Sabine Campion
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