Le Festival de Montoire ne constitue pas seulement un lieu de rencontre des cultures, il est également un moment de riche partage entre les générations : les papys, les mamies, les jeunes gens comme les ados et les plus jeunes encore y jouent, côte à côte, un rôle essentiel. Depuis, 2017, « Les P’tits Béné » en polo rouge, dont le nombre ne cesse de croître, sont au cœur du dispositif avec leur dynamique président, Mehdi Henry. Celui-ci a débuté au Festival en 2014 : « Je m’occupais alors du camion-frigo de l’Avant-Scène se souvient-il » ; quelques années plus tard, il deviendra, avec talent et succès, le premier président des jeunes bénévoles, poste qu’il va occuper jusqu’en début d’année 2026, date à laquelle son successeur sera élu puisque Mehdi a atteint la limite d’âge (28 ans). Devenu éducateur spécialisé dans le Sud-Ouest de la France, le jeune homme n’hésite pas à parcourir une longue route pour mener sa tâche à bien. En 2025, les P’tits Béné sont au nombre de 104 âgés de 10 à 28 ans. Mehdi fait remarquer que les fratries y sont nombreuses ; l’ambiance amicale et familiale qui règne au sein des bénévoles contribue à faire perdurer les engagements de génération en génération.
Des activités diversifiées
Répartis en plusieurs groupes, les jeunes accomplissent de multiples tâches : les uns travaillent à la cantine et servent les repas matin, midi et soir ; d’ autres apportent leur concours aux différents kiosques de l’Avant-Scène ou sont en charge de placer les spectateurs dans la salle du Palais de toile tandis que les juniors y vendent le programme ; d’autres encore s’activent auprès des Mamies pour préparer les dortoirs ; un groupe travaille au village des enfants le matin et l’après-midi, etc.
Les jeunes constituent l’un des rouages indispensables au bon fonctionnement de cette colossale machine que représente le Festival. Ils viennent de Montoire, de Couture, de Sougé, de Lille, d’Hendaye, de Paris, etc. , et sont toujours au rendez-vous. Medhi a su mobiliser les énergies, coordonner les bonnes volontés, développer l’esprit d’équipe.
Camille Huppenoire a fait également partie de ces équipes de jeunes gens ; elle se souvient s’être levée de bon matin pour venir servir le petit-déjeuner à la cantine : « J’ai fait une pause dans mon engagement, le temps de terminer mes études et d’entrer de plein pied dans la vie active. » Aujourd’hui devenue rédactrice en chef d’ICI (ex-France Bleu Orléans), elle est en charge de la communication du Festival.
Les guides
Quentin Bourgeois, 29 ans, habitait Couture lorsqu’il s’est engagé dans l’équipe du Festival en 2014. Après avoir travaille à la buvette et à l’Avant-Scène, il a rejoint l’équipe des guides locaux qui accompagnent les troupes ; Il s’est occupé ainsi de groupes venant du Japon et de Malaisie et conserve un souvenir particulièrement ému de la troupe de Palestine accueillie à Montoire en 2018. Devenu professeur d’économie dans un lycée agricole à Chartres, il reprend chaque année du service. Il est vrai que les guides occupent une place toute particulière ; ils accueillent les groupes dès leur arrivée à Paris et vont leur servir de référent durant toute la durée de leur séjour en France. Ces anges gardiens bienveillants sont appelés à gérer les problèmes matériels et logistiques de toute nature comme à réguler les émotions en créant une atmosphère de confiance empreinte de chaleur humaine. La débrouillardise, l’autonomie, la réactivité, l’empathie, l’endurance font partie des qualités indispensables pour être opérationnel et efficace.
Ainsi que le souligne tous ces jeunes gens : avoir été bénévole au Festival de Montoire constitue un atout substantiel pour trouver un emploi.
Si, ainsi que l’a écrit Pierre Joliot « Le progrès nait de la diversité des cultures et de l’affirmation des personnalités » , le Festival de Montoire est l’un de ces lieux magiques où la rencontre des cultures contribue à la formation des individus.
Sabine Campion
