Dans un journal d’annonces David Georget avait trouvé une proposition de vente d’un terrain en bord de Loir. Lors de la visite de celui-ci, il a découvert avec surprise et émerveillement, des éléments de patrimoine évoquant le style de la Belle Epoque. Un rêve un peu fou lui est venu à l’esprit, celui de « redonner vie à un lieu oublié pour en faire une fierté locale. » David Georget s’est rendu acquéreur de ce terrain et s’est lancé le défi de lui rendre son éclat passé en proposant aux Vendômois, de travailler ensemble à sa renaissance.
Origines du Jardin
Avec des voisins passionnés comme lui par cette période nommée « La Belle Epoque » qui s’étend du dernier quart du XIXe siècle au début de la guerre de 1914-18, David a entrepris des recherches pour reconstituer l’histoire de ce morceau de terre. La Belle Epoque correspond à une période marquée par le développement industriel et l’arrivée d’une classe bourgeoise dont le mode de vie raffiné a attiré l’attention et suscité l’envie même à l’extérieur de l’Hexagone. L’industrialisation a créé de la richesse , des fortunes se sont constituées ; la réussite de la bourgeoisie s’est exprimée de diverses façons au sein d’une société où une partie de la population connaissait une grande précarité. Plusieurs mouvements artistiques majeurs ont vu le jour : l’Impressionnisme, l’Art Nouveau ; l’Orientalisme né au XVIIIe siècle, connait un vif succès. A Vendôme, un pharmacien du nom de Gustave Chanteau a fait fortune en mettant au point et en commercialisant un médicament du nom de Sedlitz ; c’est à lui que l’on doit la création de ce jardin extraordinaire.
Gustave Chanteau a acquis en 1902, un pré, d’une superficie totale d’un hectare, accessible à pied ou en barque, qu’il a décidé de transformer en parc paysager auquel il a donné le nom de « Jardin des Tamaris ». Plusieurs bassins y ont été creusés, trois pagodes portant les noms de : le Chalet, le Kiosque du Bélier et le Cabinet de travail, y ont été érigées dans le style japonisant en vogue à l’époque.
Plus tard, le jardin a été vendu par parcelles. C’est l’une d’entre elles, celle où se trouvent notamment la pagode nommée « Le Cabinet de travail » et un bassin rocaille qui a été acquise par David Georget. L’édifice est remarquable avec ses arêtiers en forme de dragon, ses vitraux, sa toiture au profil exotique mais il nécessite une restauration rapide. Le jardin aux arbres plus que centenaires, sera sécurisé par la suite. Pour l’ensemble de ces travaux, le propriétaire souhaite faire appel à des artisans de la région.
Un projet culturel
Amateur d’art et de patrimoine, David Georget souhaite que le lieu restauré puisse accueillir des visiteurs, dans le respect des propriétés voisines. Il imagine également l’organisation, chaque année, d’un week-end festif, costumé, pour faire revivre la Belle Epoque, une période que l’on identifie à la joie de vivre et à l’insouciance.
Pour financer ce projet, David Georget a demandé le soutien de la Fondation du Patrimoine. Le lancement de la collecte s’est déroulé au Minotaure en présence du député, Christophe Marion, du maire de Vendôme, Laurent Brillard, de plusieurs adjoints, des présidents d’associations oeuvrant dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine ainsi que de nombreux Vendômois. David Georget et Olivier de Vallois, ont présenté le projet et les objectifs de la collecte, au public présent.
La restauration se déroulera en plusieurs phases ; la première concernera la pagode qui contient des terres cuites en forme de dragon très rares en France ainsi que le bassin. La reprise de la charpente et de la toiture et la consolidation des murs sont indispensables ; les vitraux, les huisseries et les boiseries feront également l’objet d’une réfection. Dans la phase 2, un jardin oriental sera créé et le bassin sera végétalisé.
Le succès de la collecte est indispensable pour le lancement des travaux.
Sabine Campion
