
S’il n’est pas question de remettre en cause l’absolue nécessité de diminuer la production de gaz à effet de serre, l’on peut néanmoins s’interroger sur l’utilisation des gigantesques machines que sont les éoliennes qui culminent parfois à 200 ou 250m et qui engendrent, au minimum, une pollution des paysages et nécessitent des transports par convois exceptionnels souvent fatals aux routes comme aux canalisations souterraines ; la durée de vie, relativement brève de ces engins, laisse aux générations futures, le soin de trouver le moyen de les recycler.
Actuellement, plusieurs projets sont en cours d’étude dans les régions de Houssay, Sasnières, Ambloy, Marcilly en Beauce, Villersfaux, Huisseau-en-Beauce… La dimension imposante des mâts de mesure laisse présager un impact sur les paysages de cette partie de la vallée du Loir ; celle-ci est réputée non seulement comme zone touristique, avec des sites labellisés tels le Jardin du Plessis-Sasnières, mais également comme zone de préservation de la nature puisqu’ à Houssay, a été répertoriée une zone d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type 1 particulièrement sensible à des transformations du milieu naturel ; il en existe également sur la commune de Marcilly suivant l’Inventaire national du patrimoine naturel.
Les entreprises porteuses de projets dans le domaine éolien s’efforcent de rassurer les élus des communes concernées comme leur population. Bien des zones d’ombre subsistent ; ainsi peut-on s’étonner, à juste titre, que l’accès à des ateliers organisés pour la population d’un village n’accueillent qu’exceptionnellement les habitants des villages voisins voire même leurs élus. Pourquoi tant de mystère ? C’est ce qui a poussé un certain nombre de personnes à créer des associations de protection de l’environnement. C’est ainsi qu’a été mise en place l’association « Houssay, Sasnières, Ambloy, les gardiens du plateau » qui a pour objet : « La protection des oiseaux et de la biodiversité locale, la sauvegarde des paysages et du patrimoine des communes et de leurs alentours. » Les responsables insistent sur la préservation de lieux champêtres, propices au développement du tourisme vert ; le périmètre de Houssay, Sasnières et Ambloy doit être d’autant plus protégé qu’il abrite le Jardin du Plessis-Sasnières, labellisé « Jardin remarquable » en 2004, par le Ministère de la Culture. La Présidente de la nouvelle association, Claire Granger, maire de Sasnières, estime que la distance réglementaire de 500 mètres entre une habitation et une éolienne devrait être revue à la hausse.
Par ailleurs l’impact des éoliennes sur la faune n’est pas négligeable. Selon les relevés établis par la LPO, les oiseaux migrateurs notamment les passereaux et les rapaces nicheurs sont les plus impactés. Avec ses nombreuses cavités naturelles ou creusées par l’homme, le territoire est le refuge de nombreux chiroptères qui sont également perturbés.
En ce qui concerne les animaux domestiques, si les organismes d’expertise ne relèvent pas, pour le moment, de preuves d’un lien direct entre la proximité d’éoliennes et la survenance de maladies, il est cependant reconnu que les vibrations, les ombres portées, le champ électromagnétique, etc. peuvent entrainer un stress environnemental. Les défauts dans les installations électriques sont par contre, reconnus comme susceptibles d’induire des douleurs physiques ou de conduire à des comportements anormaux.
La faune sauvage, quant à elle, est sensible à la proximité des éoliennes ; certains animaux sont stressés et peuvent être amenés à changer de lieux d’habitat.
L’installation d’éoliennes génère des rentrées financières pour les promoteurs, pour les propriétaires des terrains où elles sont installées et pour les collectivités territoriales, communes et communautés de communes. Compte-tenu des nuisances engendrées, de nombreux conseils municipaux les rejettent bien que la décision finale appartiennent toutefois aux services de l’Etat.
Sabine Campion

