
Comme chaque jour, matin et soir, lorsque je prends l’autobus pour revenir du bureau, je constate que nous sommes très peu nombreux à lire ; aujourd’hui, nous sommes deux ; les autres ont les yeux rivés sur les écrans de leur téléphone, indifférents à ce qui les entoure. J’en viens à me demander si la prolifération du numérique, en plus d’être une source d’isolement, n’engendre pas une peur sourde d’être seul face à soi-même.
Dès que j’ai été en âge d’apprendre, j’ai commencé à lire et j’ai compris très vite que les livres constituaient non seulement une source de connaissances mais aussi un moyen de stimuler l’imagination ; ils vous affranchissent du temps comme de l’espace Où que l’on soit, le livre est toujours présent, à portée de main ; nul besoin de chargeur ! A n’importe quelle heure du jour et de la nuit, le livre vous aide à vous projeter dans d’autres univers et vous procure les instants de liberté indispensables pour échapper à la pression du quotidien.
Lorsque je viens voir ma mère dans le Loir-et-Cher, j’exclus volontairement le voyage en TGV pour lui préférer le vieux TER qui met deux heures et demie pour aller de Paris à Vendôme ; ces minutes de paix que je consacre à la lecture sont particulièrement précieuses pour se ressourcer.
Aude Campion