Si le principal objet du Mille-Pattes est de mettre en valeur la Vallée du Loir et ses acteurs, qu’il me soit permis de relater une découverte extraordinaire faite lors d’un récent séjour en Bretagne.
« La Vallée des Saints » se trouve au cœur des Côtes d’Armor, à Carnoët, un village de quelque 700 habitants, non loin de Carhaix, entre le lac de Guerlédan et les monts d’Arrée. Un projet porté par une association, a pour objectif « la sauvegarde et la promotion de la culture populaire bretonne liée au saints bretons par le biais de créations artistiques monumentales ; celles-ci, taillées dans le granit, forment un peuple de géants installé sur une motte féodale, au cœur d’ un immense site de 8 ha. Certains n’hésitent pas à qualifier cet endroit étonnant d’Ile de Pâques bretonne. Actuellement, le lieu est peuplé de quelque 180 statues monumentales et devrait, à terme, en receler 1 000.
La Vallée des Saints a vu le jour en 2008. Chaque année, l’aventure se poursuit et d’avril à octobre, sur le chantier situé à proximité, des sculpteurs apportent leur contribution à ce projet hors normes qui a déjà accueilli plus de 3 millions de visiteurs. Financé par des collectivités, des entreprises et des particuliers, ce projet fédérateur et original ne peut que susciter l’intérêt de tous ceux qui apprécient un territoire à l’immense richesse culturelle et patrimoniale.
Qui sont tous ces saints ? Sept d’entre eux sont considérés comme ayant christianisé la région et fondé les premiers évêchés, ce sont en quelque sorte « les pères fondateurs » : saint Patern (Vannes), saint Corentin (Quimper), saint Brieuc, saint Tugdual (Tréguier), Saint Samson (Dol), saint Malo, Saint Pol Aurélien (Saint-Pol-de-Léon). Le « Tro Breizh » est un pèlerinage qui fait le tour de la Bretagne en passant par ces sept évêchés ; cette coutume née au cours du Haut Moyen Age se perpétue à notre époque, notamment à travers l’association « Les chemins du Tro Breih ».
Les autres saints bretons, s’ils n’ont pas nécessairement été reconnus comme tels par l’église et canonisés, ont été élus par la « vox populi » et bénéficient d’un culte populaire. Dans son ouvrage : « Les saints en Bretagne », Philippe Lanoë explique :
« La Bretagne terre de saints », l’expression prend sa source dans l’impressionnante liste de huit cents noms de saints bretons dont seuls quelques-uns sont reconnus par l’Église de Rome. Ces saints apparaissent au détour d’une chapelle, d’une église, d’une fontaine ou d’un pardon. Ils sont indissociables d’une foi populaire tenue à distance ou valorisée par l’Église selon les époques.
Sabine Campion
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