Savigny-sur-Braye : « Océanos » travaille le cuir marin

Les Journées Européennes des Métiers d’Art à la Chapelle Saint-Jacques à Vendôme ont donné aux visiteurs, l’occasion de découvrir le travail d’Isabelle Blateau-Callin qui s’est spécialisée dans le tannage du cuir de poisson. Née à Vendôme, Isabelle a passé son enfance à Mazangé où son père était artisan peintre. Après avoir fait une partie de sa carrière dans l’hôtellerie puis dans l’administration, elle a souhaité évoluer et se lancer dans un métier lui permettant de donner libre-cours à sa créativité. En regardant une émission sur le travail du cuir marin, elle est interpelée par cette activité originale et se lance dans des recherches pour en apprendre davantage. Ce matériau a été utilisé il y a très longtemps en Extrême-Orient ; on en trouve mention dans la confection de certains objets dès le XVIe siècle en Europe ; c’est à Jean-Claude Galuchat, maître-gantier de Louis XV, que l’on doit le « galuchat », nom commun donné aux peaux de raies et de requins tannées ; cette matière oubliée durant une longue période, a connu un retour en force avec le style Art nouveau.

Isabelle a commencé par suivre une formation spécifique pour apprendre à tanner et à colorer les peaux en utilisant des produits naturels. Un avantage majeur du cuir de poisson, réside dans le fait qu’il ne nécessite aucun élevage ou abatage spécifique pour se procurer la matière première puisque celle-ci provient des déchets de poissons, notamment de saumons, élevés en pisciculture pour l’alimentation. Les peaux ainsi récupérées sont conservées en congélateur avant d’être écaillées et dégraissées puis plongées dans un bain de tannage où elles seront remuées régulièrement durant plusieurs jours. Assouplies à la main, elles font ensuite l’objet d’un traitement à l’aide d’un élixir « maison » dont la composition est tenue secrète par chaque artisan. Pour les teintures, Isabelle a fait le choix de produits naturels issus de l’agriculture raisonnée (garance, cosmos, rhubarbe, grenade, indigo, etc.) qui permettent d’obtenir des teintes très variées mises en valeur par les dégradés naturels de couleur des peaux.

Le cuir de poisson, comme les autres, peut être utilisé de différentes manières : maroquinerie, habillement, décoration etc. Isabelle commercialise sa production sous deux formes : elle vend les peaux entières prêtes à l’emploi via « Océanos » ou elle propose ses créations personnelles par l’intermédiaire de « Cuir podo ».

www.moncuirdepoissoncom :oceanos-cuir.com &cuir-podo.com. T. 07 57 42 90 51

Sabine Campion