Son Festival et ses musées font de Montoire, un lieu fédérateur des cultures
« Toute culture nait du mélange, de la rencontre, des chocs. A l’inverse c’est de l’isolement que meurent les civilisations. » (Octavio Paz, poète et essayiste mexicain, prix Nobel de littérature).
Plus un siège de libre sous le Palais de toile, lors du gala d’ouverture du 13 août. La situation internationale compliquée a été éclipsée durant quelques jours par la belle rencontre à Paris de femmes et d’hommes venus du monde entier, lors des Jeux Olympiques. Dans son discours d’ouverture, Philippe Proust, le président du Festival, n’ a pas manqué de faire la relation entre Sport et Culture, deux domaines facteurs de rapprochement entre les peuples. Toutefois qui dit sport dit compétition avec son cortège de joies pour les vainqueurs et de larmes pour les perdants : « Les couleurs qui devraient signifier diversité enrichissante des nations peuvent être aussi cause d’adversité, de choc des puissances rivales… au Festival de Montoire, ces mêmes couleurs n’ont qu’un seul but, celui de l’expression de la fraternité entre tous les peuples, toutes les cultures, la victoire de l’humain sur la rivalité. »
Lors de son discours devant l’Acropole à Athènes, en 1959, André Malraux avait déclaré : « La culture ne connait pas de nations mineures, elle ne connait que des nations fraternelles ». Depuis plus de 50 ans, grâce à des femmes et des hommes de bonne volonté qui donnent de leur temps avec générosité, Montoire, petite ville de 4 000 habitants, au cœur du Loir-et-Cher, est devenue progressivement le symbole de cette culture fédératrice. Les deux musées consacrés l’un à la musique, l’autre aux costumes du monde, renforcent cette image.
La soirée de gala qui marque le lancement du Festival, est l’occasion d’effectuer chaque année, un tour du monde à travers les groupes présents. En 2024, le tableau d’ouverture, orchestré par Natalia, n’a pas manqué de faire référence aux J.O de Paris avant que toutes les troupes ne se rassemblent sur la scène sous les applaudissements d’un public déjà conquis tant est grand l’enthousiasme chaleureux qui anime cette manifestation.
Les costumes aux tissus chatoyants , les musiques rythmées sur lesquelles évoluaient les troupes de la Guadeloupe et de la Bolivie ont plongé la salle dans l’ambiance du carnaval. Les acrobaties des percussionnistes de Malaisie ont sidéré les spectateurs. La prestation des danseurs géorgiens a impressionné par sa fougue et son dynamisme. La troupe de « La belle province », le Québec, a permis de découvrir toutes les diversités culturelles qui influencent son riche répertoire . Les représentants de la Hongrie ont fait vibrer la salle avec leur musique et leur danse issues de la tradition populaires . Pour la France, « La Ciamada Nizarda » a fait revivre le folklore niçois . La Chine, représentée par le conservatoire de Shenyang, a proposé différentes séquences de musique, de danse et d’opéra . Les danseuses et danseurs de Serbie ont impressionné par leurs pas complexes, exécutés avec une célérité extraordinaire. Le Brésil, représenté par le Ballet Folklorique d’Amazonie, a mis en valeur, avec un talent incomparable, la relation de l’Humain à la Nature.
Sabine Campion
Festival de Montoire du 13 au 18 août. www.festival-montoire.com
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