Catégories
Non classé

Trôo : un site unique au passé tumultueux

Partager cet article sur vos réseaux !
Patrick Eclaircy-Deterpigny

L’exposition « Châteaux médiévaux en vallée du Loir, 1 000 ans d’Histoire » est maintenant installée dans les trois communes de Vendôme, Trôo et Lavardin, dont trois associations ont décidé de mettre leurs forces en commun pour contribuer à construire l’identité du Vendômois. Après une première conférence qui a mis en lumière le passé du château de Vendôme, Patrick Eclercy-Deterpigny, président de l’association « Au Cœur de Trôo », a présenté : « Trôo, la fortification au Moyen Age, un enjeu stratégique..."

C’est dans une cave de la rue Haute datant de l’époque médiévale , qu’une cinquantaine de personnes ont découvert le passé de la cité troglodytique dont l’émergence est due à des bouleversements géologiques et à son positionnement singulier à 60m au-dessus du Loir. Le retrait brutal de la mer, il y a plusieurs millions d’années, avait contribué à creuser des cavités naturelles dans le tuffeau ; celles-ci ont offert aux premiers habitants des refuges facilement aménageables. Trôo a bénéficié également de la proximité du Loir, une rivière navigable permettant le développement du commerce. Les nombreuses galeries qui traversaient la colline ont été fortifiées et sont devenues des cafforts. L’un des réseaux atteint une longueur de l’ordre de 6 à 7 km ; l’autre, connu sous le nom de Cafforts de Lusignan, long de 900m, propriété d’Au Cœur de Trôo, devrait être aménagé dans les toutes prochaines années pour recevoir le public.

Vraisemblablement déjà occupé et peut-être doté d’une fortification en bois autour de la motte castrale, à l’époque des Gaulois, Trôo a été confronté régulièrement aux invasions. Vers 1050, la ville a été fortifiée de remparts par Geoffroy Martel, comte d’Anjou, de Vendôme et du Maine. En 1124, Foulque le jeune fit construire le Louvre et le prieuré des Marchais fut fondé. Son fils, Geoffroy a été marié à la fille du roi d’Angleterre ; le couple a donné naissance en 1133 au futur Henri II qui sera Comte du Maine, d’Anjou, de Normandie et d’Aquitaine et roi d’Angleterre ; c’est ainsi que la cité de Trôo devenue possession anglaise, fut au cœur des luttes qui opposèrent les royaumes de France et d’Angleterre. En 1188, Philippe Auguste en faisait le siège en se servant du château de Montoire comme base arrière. Trôo a connu une période de prospérité et d’expansion démographique et a compté quelque 5 000 habitants, ce qui était considérable. Quelques années plus tard, le Roi de France était défait à la bataille de Fréteval en 1194, face à Richard Cœur de Lion ; par la suite, Markadé, chef d’une troupe de mercenaires alliés de Richard, s’est emparé de Trôo En 1380, des compagnies conduites par Robert Marcault ont occupé et ravagé la ville…Au XIIIe siècle, une deuxième enceinte a été construite… Au XVIème siècle, Trôo fut secoué par les guerres de religion et finalement, Henri IV ordonna la destruction de ses murailles et de son château.

Patrick Eclaircy-Deterpigny malgré le temps limité qu’il s’était assigné, a réussi à montrer au public la place importante que grâce à son site exceptionnel, Trôo a tenu dans l’Histoire de la région. L’on ne peut que souhaiter qu’ un ouvrage vienne un jour mettre en lumière le passé de ce village si singulier.

Sabine Campion


« tous droits réservés »
Reproduction interdite
#pf-src { display: none !important; } #pf-title { border-bottom: 0 !important; font-size: 40px !important; text-align: center !important;} #pf-author { display: none !important; }