Vendôme : Aux Rendez-Vous de l’Histoire  « La ville de demain, quelle attractivité ? »

La 8ème édition des « Rendez-Vous de l’Histoire » à Vendôme s’est tenue au Minotaure le 10 octobre. Comme de coutume l’organisation de cette rencontre incombait au Service du Développement Economique de la Communauté des Territoires vendômois dirigé par Magali Marty. Chaque année, des lycéens sont invités à assister à la table ronde ; en 2024, ce sont les élèves de deux classes du lycée agricole de Vendôme-Areines et d’une classe du lycée Saint-Joseph qui étaient présents aux côtés de nombreuses personnalités, Bernard Pillefer, sénateur, Christophe Marion, député, Philippe Gouët, Catherine Lhéritier et Claire Foucher-Maupetit pour le Conseil départemental, Laurent Brillard, maire de Vendôme ainsi que Marie-Noëlle Amiot, présidente de la CCI.

La Table ronde réunissait Guillaume Ségala, directeur général de l’association des Villes de France, Yvan Saumet, entrepreneur, ancien président de la CCI et Grégoire Bruzulier, directeur du CAUE 41. Jean-Baptiste Anginot jouait le rôle de modérateur. Il lui est donc revenu de fixer le cadre du débat en précisant, tout d’abord, que les villes concernées étaient celles dont la population se situe entre 10 000 et 100 000 habitants. Comment ces villes moyennes peuvent-elles développer leur attractivité face aux métropoles ?

Ces cités doivent être à même de répondre aux besoins essentiels dans les domaines du travail, du logement, de la santé, de l’éducation, de la sécurité, du commerce ... La proximité de l’ensemble évite de perdre du temps dans les transports ; leur périmètre permet de développer des relations humaines, en un mot d’y vivre pleinement. Il est donc important d’y conserver ces particularités en allant, en tant que de besoin, reconquérir les atouts qu’elles ont perdu tels que les services publics ou les commerces de proximité .

Les participants se sont accordés sur l’importance de l’identité de la ville et de son territoire ; la mise en valeur de son patrimoine paysager et architectural, son histoire, les particularités qu’elle a développées constituent des éléments d’attractivité. Il est important de travailler sur l’image que la cité renvoie vers l’extérieur. Ainsi les friches industrielles qui y demeurent ou que l’on trouve à proximité, doivent faire l’objet d’aménagements. L’exemple de Fréteval qui a transformé son ancienne fonderie en lieu culturel, a été cité.

Le rôle des maires et des municipalités est également essentiel. Une ville se pilote comme une entreprise dont le chef est le maire ; celui-ci porte avec son équipe des projets à court, moyen et long terme.

La réindustrialisation de la France passera par les villes moyennes. Trois freins doivent être éliminés pour doper leur attractivité : les chefs d’entreprises doivent disposer d’une stabilité fiscale pendant 5 ans ; il faut à tout prix supprimer la « paperasserie » à la fois inefficace, rebutante et chronophage ; l’existence de terrains permettant d’édifier des équipements neufs est essentielle car la réhabilitation de l’ancien est trop coûteuse. L’étalement urbain doit être arrêté. Le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) conduit à prendre en compte la composition des sols et à rendre à la nature certaines parcelles de centre ville afin de disposer, en contre partie, de terrains destinés à la construction de locaux d’entreprises.

Il faut réhabiliter le commerce urbain qui constitue un élément important de cette convivialité si recherchée. La crise du COVID a conduit à développer une forte concurrence de la vente par Internet qui a impacté des secteurs tels que l’habillement ; au contraire, le public est de plus en plus attiré par la restauration hors domicile. En tenant compte de cette nouvelle donne, les municipalités doivent s’attacher à la mise en valeur des centres villes, à leur réhabilitation et à leur animation tout en développant les moyens de transport pour les rendre le plus accessible possible.

Sabine Campion