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Vendôme : Une conférence de Jean-Jacques Loisel consacrée à « La mémoire vendômoise de Pierre de  Ronsard »

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Bernard Diry et Jean-Jacques Loisel

Alors que se termine l’année du 500ème anniversaire de la naissance de Pierre de Ronsard, la Société Archéologique du Vendômois a donné l’occasion à Jean-Jacques Loisel, éminent spécialiste et amoureux passionné du Vendômois comme de l’illustre poète, de nous parler de son ouvrage « La mémoire vendômoise de Ronsard ». La conférence s’est déroulée à la Porte Saint-Georges, en présence de Christophe Marion, député, d’Agnès Mac Gillivray et de Béatrice Arruga, adjointes au maire de Vendôme.

Jean-Jacques Loisel est originaire de Ternay, un village de la vallée du Loir où se trouve le Prieuré de Croixval, l’un des lieux ronsardien : « cette proximité a été à l’origine de mon intérêt pour le poète » a expliqué l’orateur, diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, professeur d’Histoire-géographie, éditeur, auteur de très nombreux ouvrages.

« La Mémoire vendômoise de Ronsard », nous fait traverser les siècles. A sa mort, en 1585, le poète est à l’apogée de sa gloire comme en témoigne, entre autres, « l’Oraison funèbre sur la mort de Monsieur de Ronsard » écrite par Du Perron. Ronsard, avec ses amis de la Pléiade, avait contribué à enrichir la langue française et à en faire une langue de culture. Dès le premier quart du XVIIe siècle, Malherbe, poète officiel, s’est consacré avec rigueur à l’épuration de celle-ci et a régenté les œuvres poétiques ; Boileau, pour sa part, considérait que Ronsard avait échoué à ressusciter « le sublime antique » en raison de son orgueil démesuré et qu’ainsi « il fit un art à sa mode sans révérer la langue ». Le Prince des poètes entama alors sa traversée du désert ; celle-ci dura près de deux siècles . C’est aux Romantiques et notamment à Sainte-Beuve qu’il dut son retour en grâce :

« Qu'on dise : il osa trop, mais l'audace était belle;

« Il lassa sans la vaincre une langue rebelle,

« Et de moins grands, depuis, eurent plus de bonheur. »

Au niveau national comme dans le Vendômois, les érudits se mobilisèrent pour rassembler son œuvre et la faire éditer. Les lieux ronsardiens, sources de l’ inspiration du poète, la Fontaine d’Hélène, l’Isle Verte et le manoir de la Possonnière à Couture, Croixval, etc furent alors réhabilités.

Ronsard s’est matérialisé en son pays par l’intermédiaire de la statuaire qui lui est dédiée : buste à la mairie de Vendôme puis à Montoire et à Couture-sur-Loir, enfin. La statue de Ronsard installée dans le jardin de la Médiathèque de Vendôme est l’oeuvre du sculpteur Aimé Irvoy. Inaugurée en 1872, elle a connu bien des vicissitudes avant de retrouver, fondue dans le bronze, sa place actuelle, en 2012.

1924, 1985, 2024… les célébrations des anniversaires de la naissance et de la mort du Prince des poètes se sont succédé avec plus ou moins de faste. Au fil du temps, le Vendômois s’est réapproprié Ronsard ; Jean-Jacques Loisel fait partie de ceux dont l’oeuvre contribue à mettre en valeur à la fois le territoire et l’un de ses plus célèbres enfants dont la renommée a traversé les âges et les frontières.

Sabine Campion

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