Couture-sur-Loir : A la découverte des créations de l’Atelier du Myrobolan

Nombre d’artistes ont choisi la Vallée du Loir comme lieu de résidence ; l’on peut imaginer sans peine qu’un charme s’opère au cœur de paysages dont la sérénité est propice à la rêverie, à l’évasion, au développement de l’imaginaire. Le village de Couture-sur-Loir où est né le poète Ronsard, avec ses sources, ses bois, ses sentiers emplis d’herbes folles, y tient une place particulière ; c’est là, en effet, que l’auteur qui sut si bien célébrer la nature et l’amour, a rencontré ses muses, pour la première fois. La céramiste, Sophie Proust, quant à elle, y a retrouvé ses racines. Si la jeune femme vit en région parisienne, elle vient, dès qu’elle le peut, dans la maison de ses grands-parents à quelques dizaines de mètres de la Possonnière. Dès son plus jeune âge, Sophie a conçu un attrait particulier pour l’art de la céramique qu’elle a découvert aux Moulins de Paillard, à Poncé, sur l’autre rive du Loir ; c’est en effet dans cette ancienne papeterie, transformée en centre d’artisanat, que Thierry et Chantal Robert abritaient leur atelier de poterie.

Pour donner vie à sa passion, après avoir pris des cours de tournage à Paris, Sophie est allée se former dans la Puisaye, en Bourgogne, au sein de l’Atelier Dauphine Scalbert : « J’étais fascinée par l’émail et les nombreuses possibilités qu’il offrait. » Afin d’enrichir ses compétences et son savoir-faire dans ce domaine, Sophie a suivi une nouvelle formation à Paris, avec Véronique Depondt. Forte de ses expériences, elle a commencé à donner libre cours à sa créativité en travaillant de préférence, la porcelaine dont la transparence l’attirait et, dans une moindre mesure, le grès. L’artiste entretient une relation quasi charnelle avec la terre ; son atelier est devenu une sorte de sanctuaire où elle s’épanouit pleinement, seule face à la matière : « Je m’y sens irrésistiblement entrainée et je répugne à le quitter », nous a-t-elle confié, tant est grand son besoin de s’exprimer à travers la création en particulier par le choix des émaux qu’elle veut toujours mettre en adéquation avec la matière. Simplicité, pureté des formes, caractérisent ses œuvres où elle cherche à retrouver les douces sensations de l’enfance.

Comme beaucoup d’artistes à leurs débuts, Sophie ne vit pas encore de son art et, surtout, elle n’a pas encore pris le temps de faire connaitre son indéniable talent. « Je vends dans mon atelier ; depuis quelques jours, j’expose mes œuvres dans la vitrine de la boulangerie de Couture : « c’est un moment magique qui me remplit de nostalgie et de tendresse en me reliant à mon enfance. »

Sophie a donné à son atelier le nom insolite de « myrobolan » parce que, nous a-t-elle-expliqué, « le myrobolan, un prunier sauvage, vigoureux et généreux, fréquemment utilisé comme porte-greffe, symbolise à mes yeux, non seulement le partage mais aussi une source d’énergie où la créativité puise sa force. »

Sophie Proust, Atelier du Myrobolan, exposition à la boulangerie de Couture-sur-Loir (face à l’église). Contact : sophie.proust@laposte.net. T.06 87 44 53 68.

Sabine Campion