Villedieu-le-Château :  Faites le tour du cochon avec « Petites histoires pas cochonnes » de Caroline Leddet 

Caroline Leddet partage son temps entre Villedieu-le-Château et Tours. Pour son quatrième ouvrage, elle nous entraine à nouveau à la campagne, dans l’univers des animaux ; après celui des poules, bienvenue dans le monde des cochons ! Pour mettre ses lecteurs dans l’ambiance, l’auteure commence par évoquer, avec humour, une tradition familiale, qui a longtemps perduré, « Tuer le cochon » puis le transformer en appétissantes charcuteries ; n’était le sacrifice de ce malheureux animal, ce moment donnait lieu à une réunion conviviale, un peu semblable à celle qui marquait la fin des moissons.

Symbole de prospérité, le cochon est le moyen le plus économique de produire de la viande puisque l’animal omnivore, recycle pour se nourrir, tout ce qu’il trouve. . Du cochon dans l’Histoire à la gastronomie, Caroline Leddet franchit allégrement le pas, nous régalant au passage de quelques informations sur les noms plus ou moins poétiques portés par les différents morceaux du porc : araignée, demoiselle, pluma, toilette, etc.

Le lecteur est appelé à faire la connaissance des aïeux de ce « suidé » ; dont l’un des ancêtres, le sanglier, figure sur des peintures rupestres, des vases grecs ou des tapisseries du Moyen Age. La réputation de combativité de la bête est à l’origine de diverses légendes. Dans la réalité, il arrive que dame cochonne et sieur sanglier (ou l’inverse) convolent en justes noces et enfantent une très nombreuse progéniture de « sanglocochons » ou de « cochongliers ».

Ainsi que nous le rappelle Caroline Leddet, la paternité spirituelle du cochon revient à Saint-Antoine le Grand, noble fortuné par sa naissance, qui, après avoir donné ses biens aux pauvres, devint ermite et créa l’ordre des Antonins. Ces moines vivaient de charité et apportaient leur aide, notamment de la nourriture, aux malheureux, ce qui les a amenés à élever des cochons. De cette histoire serait née l’expression populaire « Saint-Antoine et son cochon » ; Antoine est d’ailleurs le Saint patron des charcutiers.

L’exploration du caractère des cochons élevés plein air, permet de tordre le cou à quelques idées toutes faites : le cochon est relativement propre ; au niveau de l’intelligence, il figure dans la liste des cinq animaux les plus performants; si, comme beaucoup, il est émoustillé par une femelle en chaleur (une truie l’est tous les mois), il n’a pas plus d’addiction au sexe que d’autres ; il illustre parfaitement l’expression « copain comme cochon » car il fait preuve d’un réel esprit de camaraderie, etc. En lisant l’ouvrage, l’on apprend avec quelque surprise que l’homme n’est pas un cousin si éloigné du cochon. Cette proximité fait du porc un auxiliaire précieux pour les médecins et la recherche médicale.

L’auteure nous livre également un panorama de la place du cochon dans la littérature où il est présent aussi bien dans la Bible que dans l’Odyssée d’Homère ou l’Enéide de Virgile. Georges Orwell dans son roman publié en 1945 « La Ferme des animaux », choisit un cochon nommé « Le Sage » comme représentant des animaux les plus intelligents.

L’ouvrage se termine par un tour d’horizon du cochon face aux différentes formes de l’art. On y apprend que l’animal a l’oreille musicale, qu’il a servi de modèle à des peintres, qu’il a été une source d’inspiration pour nombre de sculpteurs et a été utilisé par les caricaturistes. Les rapports du cochon avec le cinéma, la mode, les bijoux, etc. font également l’objet d’une rubrique.

Si vous voulez faire le tour du cochon, n’hésitez pas à vous procurer ce livre, à la fois savoureux, bourré d’humour et instructif ! En vente à la Librairie la Boîte à Livres à Tours, Aux Semailles à La Chartre ainsi qu’à l'Epicerie casthéopolitaine à Villedieu-le-Château.

Sabine Campion