
Vendredi 4 juillet, le théâtre des Volubiles accueillait à 20h, son premier spectacle de la saison, « Saltimbanques ».
Dès 19h, le Jardin du Liseron ouvrait ses portes aux spectateurs, une charmante attention de Geneviève et d’Hervé, pour offrir à ceux-ci, un temps de respiration à la fin d’une journée à la chaleur éprouvante ; le foisonnement végétal, les senteurs subtiles du lieu apaisaient les tensions physiques et mentales et ouvraient le cœur et l’esprit à ce voyage enchanté auquel les comédiens nous conviaient.
Dans le théâtre où le soleil parvenait à glisser de furtifs rayons à travers les feuillages, les vocalises des oiseaux tenaient lieu d’accompagnement musical ; avant le début du spectacle, l’on pouvait découvrir l’étrange décor qui allait lui servir de cadre. Des rideaux aux teintes chatoyantes, jaune, bleu, rouge, masquaient les pierres de tuffeau du mur devant lequel deux robes somptueuses étaient installées. De curieux instruments de musique auxquels, des postes de radio que seuls les plus âgés pouvaient reconnaitre, se mêlaient à des objets insolites parmi lesquels l’on pouvait distinguer un funambule filiforme en équilibre, une tête de cheval stylisée, un fauteuil recouvert de velours cramoisi…
Qui sont ces saltimbanques dont on veut nous parler ? Autrefois, au Moyen Age, musiciens, jongleurs, acrobates, bouffons, bateleurs, magiciens, diseuses de bonne aventure, dresseurs d’ours, baladins… parcouraient villes et villages, animant les rues et les places mais aussi divertissant les seigneurs et leur cour dans les châteaux.
Au théâtre des Volubiles, le musicien est arrivé le premier vêtu d’une ample jaquette, d’un pantalon démesuré, coiffé d’un chapeau haut de forme, il s’est installé et a mis en place ses instruments. La comédienne est entrée à son tour, pieds nus sous son ample jupe fleurie, un maquillage violent qui ne masquait pas cependant un regard extraordinairement lumineux. Commence alors un spectacle à couper le souffle ; la qualité du texte, le talent et la sobriété maîtrisée de l’interprétation, l’environnement sonore qui met en relief les mots, tout concourt à entrer dans la magie du moment.
A partir des textes poétiques de Josette Pédelaborde , la comédienne Audrey Lange, accompagné du musicien, Bruno Bianchi, a conçu et interprète un spectacle interactif dont la succession aléatoire des différents tableaux contribue à valoriser plus encore leur dextérité et la maîtrise de leur art. Dans un jeu de cartes , un spectateur est appelé à tirer l’une d’entre elles représentant l’un de ces saltimbanques imaginaires ou réels ; il reçoit alors un objet incarnant symboliquement le personnage auquel Audrey et Bruno offrent un moment de vie éphémère au cours duquel il transmet un message. Dans ce théâtre de poche, nimbé de verdure, la proximité entre les artistes et le public crée un lien invisible, un moment de partage magique qui donne toute sa force au spectacle.

