Tous les deux ans, la Galerie parisienne Hegoa organise au cœur du village d’Artins une manifestation d’une qualité exceptionnelle à laquelle sont conviés des artistes contemporains de renommée internationale . « Hegoa » en langue basque signifie « l’aile de l’oiseau », ce qui correspond au mode de fonctionnement de la galerie qui va à la rencontre de son public. Nathalie Atlan Landaburu ouvre sa résidence du vieux bourg pour des ateliers, des conférences, des rencontres destinés à plonger les visiteurs dans le monde fascinant des créateurs : « les œuvres exposées offrent une vision de la poésie et de la grâce, mais également de la sensualité », nous a-t-elle expliqué . L’église Saint-Pierre d’ Artins offre également un cadre idéal pour accueillir une exposition.
Cette année, la manifestation se déroule sur une durée plus longue, du 7 au 17 septembre ; elle a été labellisée « Nouvelles Renaissances » par la Région et inscrite aux Journées européennes du patrimoine. Depuis sa création, elle rencontre un vif succès auprès du public qui peut y découvrir des œuvres de qualité, d’un niveau de prix abordable.. Photographes, sculpteurs, plasticiens, … quatorze artistes sont présents en 2023 ; l’invité d’honneur est Yvan Travert, photographe et grand voyageur qui parcourt le monde et dont l’un des centres d’intérêt principaux porte sur les minorités. Il cherche à travers ses photos à saisir et à décrypter la pensée de l’autre. Chaque pas dans ce domaine offre l’occasion de se remettre en cause, de se défier de ses certitudes et des préjugés qu’elles engendrent ; voyager apporte le doute et donne l’occasion de s’interroger sur l’improbable universalité des valeurs dont chacun est porteur. : « Dans le monde globalisé où nous vivons, il est indispensable d’appréhender les valeurs de l’autre et de comprendre ses motivations si l’on ne veut pas aller vers la confrontation ; l’universalisme n’est pas partagé ».
Yvan Travert se méfie, à juste titre, de l’arrogance contrariée de blocs puissants qui veulent imposer leurs vues par la force : « Dans ce monde trop souvent obscurci d'amertume et de peur j'avais rêvé de chemins de lumière pour dérober des parcelles de beauté étrangères », a-t-il écrit. Le thème de son exposition à Artins : « Marchons doucement sur la terre » rappelle que les profonds et rapides bouleversements engendrés par notre civilisation perturbent les équilibres fondamentaux de la nature.
Aux côtés d’Yvan Travert, trois autres photographes exposent sur le thème du voyage : Eric Bénard, Clarisse Rebotier, Eric Ceccarini
Les visiteurs découvriront avec bonheur les univers des sculpteurs plasticiens : Gwendoline Del Campo travaille la fibre de bois et le mohair dont elle tire des formes aux contours adoucis ;- Nathalie Chaulaic explore les matériaux et s’est lancée dans la coquille d’œuf avec laquelle elle réalise des mosaïques ; Victoire d’Harcourt conçoit des anneaux de métal enchevêtrés dont la solidité parait inébranlable mais sont-ils unis ou libres ?- Jon Helip travaille le bois flotté dont il libère les formes ;- Sylvie Mangaud présente une série intitulée « silhouette et animaux » où elle met en valeur le mouvement ; les sculptures en fil de fer tressé de Pauline Ohrel se dressent, mystérieuses et évanescentes, féériques ;Jacques Owczarek surprend et séduit avec son bestiaire en bronze ; Jeanne Raingeard travaille la pierre tendre comme la stéatite ou dure comme le marbre pour sculpter des formes inspirées par la nature ; l’humain inspire l’oeuvre de Noëlle Ronayet qui joue sur le bronze et la résine, Cat Sirot permet de découvrir un univers dont les courbes parfaites nous plonge dans un univers de douceur et de rêve.
Les œuvres sont exposées tous les jours de 14h à 19h et sur RV le matin pour le plaisir des amateurs et des collectionneurs, dans les jardins et la galerie de la Résidence d’artistes « La Guapita » et à l’Eglise du XIème à Artins (entrée gratuite).
Vendredi 15 septembre, de 18 à 22h, cocktail de vernissage en présence des artistes, 5 route du Port, Artins ; samedi 16 septembre 15h-17h cycle de conférences et échanges avec le public à l’église Saint-Pierre du vieux Bourg (entrée libre) ; Dimanche 17 septembre, à la résidence, brunch de clôture en présence des artistes.
Entrée libre et gratuite.
Sabine Campion
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