Lire

Un sondage publié la semaine passée me pousse à écrire cet article. 45% des 16-24 ans n’ont que les réseaux sociaux comme source d’information.

J’ai récemment rendu hommage à mon père, Xavier Campion, et je m’aperçois que j’ai omis d’évoquer un sujet très important qui fait tellement partie de mon quotidien que j’en oublie de le mentionner. Je veux parler de la lecture.

J’ai toujours connu mon père un livre à la main comme si chaque ouvrage était un prolongement de son corps. Je me souviens du soin qu’il en prenait en les glissant méticuleusement dans une couverture en papier qu’il confectionnait ; chaque livre devenait une sorte de trésor enchâssé dans un écrin.

Mon père m’a légué en héritage ce goût de la lecture que j’ai transmis à mon tour à mes enfants.

Pourquoi lire ? Je m’aperçois que je suis quasiment seule dans les transports parisiens à me plonger dans un livre alors que tous les autres sont arc-boutés sur leur téléphone . Mon père m’a appris que la lecture est synonyme d’évasion, que lire, c’est choisir de se confronter à la pensée d’un auteur que l’on souscrive ou non à ses idées ; on peut lire « L’Etranger » ou « Les Justes » de Camus et quelles que soient nos opinions, le livre nous oblige à réfléchir à la peine de mort et aux motivations du terrorisme.

Lire c’est prendre le temps de penser, de raisonner, de s’interroger, de mettre en doute ses propres certitudes ; la réflexion engendrée par la lecture est aux antipodes des contenus soigneusement choisis par les algorithmes des réseaux sociaux et ingurgités à haute dose.

Merci Papa de m’avoir légué ce trésor qu’est la lecture !

Aude Campion