Marcilly-en-Beauce : La Fondation du Patrimoine lance une collecte pour la restauration de l’église
Lorsque l’on arrive de Vendôme par la petite route qui serpente à travers champs, l’on découvre à un détour, se dressant seule sur l’horizon, à proximité du chemin de Compostelle, l’église Saint-Martin de Marcilly-en-Beauce. Olivier Lautman a, mieux que quiconque, résumé le sentiment que l’on éprouve alors : « On saisit tout de suite l’importance sociale de cette église et de la cure, isolées au milieu des champs comme le point central de rassemblement des hommes et des femmes de la commune. » (Le Loir décembre 2011). L’édifice a été fermé au public en 2007 en raison des risques que faisaient courir les désordres de la voûte de sa nef. Sous l’impulsion de sa maire, Marie-Christine Sauvé, la municipalité de ce petit bourg de quelque 350 habitants, a décidé d’entreprendre les études et de monter les dossiers nécessaires à la restauration d’un patrimoine vieux de mil ans. La Fondation du Patrimoine a été sollicitée pour lancer une collecte indispensable à la commune pour mener à bien les travaux d’un montant de 330 000 € HT subventionnés à hauteur de 164 400 € par l’Etat et le département du Loir-et-Cher.
Samedi 25 novembre, de nombreuses personnalités se sont retrouvées à Marcilly-en-Beauce pour lancer cette levée de fonds destinée à sauver un patrimoine qui contribue à perpétuer la mémoire collective du Vendômois ; assistaient à l’évènement : le Père Benoît, curé de Montoire, Bernard Pilfert, sénateur, Christophe Marion, député, Claire Foucher-Maupetit et Philippe Mercier, vice-présidents du Conseil départemental, Claire Granger et Ingrid Chartier-Malécot pour la Communauté des Territoires vendômois ainsi que plusieurs maires des communes voisines. Jean-Jacques Renault, historien local, membre de la Société Archéologique , a rappelé les origines de ce sanctuaire suite à une donation du Comte Troannus et de son épouse Bova d’une partie de leur domaine située dans la condita de Naveil en 833, à l’abbaye bénédictine de Marmoutiers, fondée par Martin de Tours. L’historien s’est interrogé ensuite sur l’existence à cet endroit d’un sanctuaire ou d’une église en bois, courante à cette époque. Il a évoqué le rôle joué dans la région, par l’Evêque Fulbert de Chartres et le comte Robert de Marcilly. Il a relevé les similitudes des plans de l’église Saint-Protais-Saint-Gervais à Naveil et de Saint-Pierre à Marcilly. Dès le XVIe siècle, les Rochambeau ont joué, semble-t-il, un rôle prépondérant dans les embellissements du sanctuaire de Marcilly. Ils sont à l’origine d’une litre seigneuriale dont on trouve trace dans l’édifice et peut-être d’une litre extérieure dont le relief reste esquissé. Notons qu’au niveau patrimonial, si les sondages qui vont être effectués, entrainaient la découverte de peintures murales, l’église pourrait être inscrite dans le circuit des églises romanes à fresques du Vendômois.
Les travaux projetés
Dans la première moitié du XXe siècle, le clocher, autrefois situé à l’est à l’entrée du chœur, menaçait ruine ; il a donc été déposé et déplacé au-dessus du portail occidental.Lors de travaux de réfection de la couverture en 1993, les désordres de la charpente n’ont pas été repris ce qui a provoqué au fil des ans une fragilité de la voûte et la chute de certains de ses éléments. La fermeture de l’église qui en a résulté, a accentué les dommages aux décors et aux objets dont un certain nombre sont inscrits à l’inventaire du patrimoine. La restauration et la sécurisation de la voûte permettront la réouverture au public.
Si la municipalité est pleinement mobilisée, les habitants comme les amoureux du patrimoine ne le sont pas moins ; tous ont décidé de créer l’ « Association des amis de l’église Saint-Pierre » qui va réunir les bonnes volontés afin de créer des évènements dont les bénéfices participeront à la collecte de fonds.
Olivier de Vallois, délégué de la Fondation du Patrimoine, a rappelé que les objectifs de celle-ci sont d’aider les collectivités et les particuliers, sous certaines conditions, à sauvegarder leur patrimoine ; la Fondation est partenaire de la Mission Bern. Le montant de la collecte pour que l’église Saint-Pierre puisse bénéficier d’une subvention de 30 000 € a été fixé à 7 200 €. Rappelons que les dons effectués dans ce cadre bénéficient d’une réduction d’impôt
Pour faire un don : www.fondation-patrimoine.org/90839 ou par chèque à l’ordre de Fondation du Patrimoine-Eglise de Marcilly-en-Beauce : Fondation du Patrimoine.DR Centre-Val-de-Loire BP 70289. 75867 PDC Paris 18ème .
Sabine Campion
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