Montoire : la santé au cœur des débats du Conseil Municipal
Le Conseil municipal s’est réuni le vendredi 13 décembre. Le maire a annoncé la démission de Dominique Durand, adjoint en charge des associations, auquel il a rendu un chaleureux hommage pour le travail accompli. Un nouvel adjoint sera élu lors de la prochaine réunion du conseil.
Ingrid Chartier-Malécot a donné lecture d’une lettre émanant d’un président d’association se plaignant de l’existence de discriminations dans le traitement des demandes formulées par ces organismes auprès de la mairie. Le maire a réfuté avec force cette insinuation contenue dans un courrier dont le nom de l’auteur n’a même pas été communiqué !
La santé au cœur du débat
Grâce à la plateforme alternative d’innovation en santé (PAÏS), Montoire et ses alentours bénéficient depuis plusieurs années, d’une possibilité de recourir aux soins non programmés. Concrètement les médecins qui adhèrent à ce dispositif peu couteux, assurent, à tour de rôle, une journée durant laquelle ils reçoivent sans rendez-vous, des patients dont l’état ne requiert pas l’envoi aux urgences ou ceux qui ne disposent plus d’un médecin traitant. Concrètement, depuis la mise en place de PAÏS à Montoire, quelque 7 000 patients y ont eu recours et 18% de mortalité en moins ont été constatés. C’est dire l’importance vitale, notamment pour les personnes âgées, que revêt le maintien de ce système en zone rurale. Sa mise en place a attiré de jeunes médecins qui se sont installés sur le territoire. Son financement était jusqu’alors assuré par le Conseil départemental du Loir-et-Cher. Celui-ci a décidé d’arrêter sa participation au 1er janvier 2025 estimant que l’Etat mettait en place au niveau national, un Service de Soins non Programmés (SAS) ; toutefois le déploiement de ce système a pris du retard dans le Loir-et-Cher en raison du manque de praticiens et d’une mise en route tardive.
Lors d’une réunion le 5 décembre, sans financement public, le président de l’association PAÏS a annoncé ne pouvoir en maintenir le fonctionnement à Montoire ce qui risque d’entrainer de graves conséquences pour la population. Afin que celle-ci ne soit pas pénalisée, bien que ce soit l’ensemble du territoire et non la seule ville de Montoire qui soit concernée, Arnaud Tafilet a proposé que le Conseil municipal vote un concours de 41 000€ maximum pour l’ensemble des praticiens du secteur pour l’année 2025, en attendant les discussions qui permettront la mise en place d’une solution pérenne.
A la surprise générale, plusieurs membres de l’ opposition et des élus sans étiquette ont refusé de voter cette somme relativement modique, au risque de plonger une partie de la population dans le désarroi d’un désert médical aggravé. Arguant que cette charge doit incomber à la Communauté des Territoires vendômois, Pierre Berneau-Merlet a estimé que ce n’est pas à Montoire de s’engager. Le Maire lui a rappelé que des discussions vont être engagées avec les autres parties prenantes mais que l’urgence est de maintenir le service en fonctionnement. Bien que la situation n’ait été annoncée à la commune que le 5 décembre, le conseiller a estimé qu’il y avait un manque d’anticipation de la part du maire .
Au final, 19 conseillers ont voté pour, 6 ont voté contre (K.Baron, P.Berneau-Merlet I.Chartier-Malécot, M.Dubois, G.Henrion, N.Morlé), une abstention (JY Ferragu).
Sabine Campion
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