
Ce samedi 28 juin, la salle des fêtes de Montoire-sur-le-Loir s’est transformée en lieu de rencontre entre science, écologie et poésie céleste. Organisée par la commune, la soirée « La Nuit dans les étoiles » a rassemblé habitants curieux, passionnés d’astronomie et défenseurs de l’environnement autour d’un objectif commun : comprendre les enjeux liés à la pollution lumineuse et renouer avec le ciel étoilé.
C’est Christophe Martin-Brisset, président de l’ANPCEN (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes), qui a ouvert la soirée par une conférence aussi accessible que passionnante. Il a expliqué en quoi la lumière artificielle mal maîtrisée – qu’elle provienne des lampadaires, vitrines, enseignes ou éclairages privés – constitue une forme de pollution à part entière, au même titre que le bruit ou les déchets.
Au fil de son intervention, l’orateur a démontré que la pollution lumineuse a des conséquences multiples : sur la biodiversité nocturne, sur notre santé (en particulier sur le sommeil et la production de mélatonine), mais aussi sur la consommation énergétique. Le ciel étoilé, autrefois visible partout, tend à disparaître. Les astronomes tirent la sonnette d’alarme depuis les années 1980 : la “nuit noire” est devenue un bien rare, pourtant essentiel.
Un autre point marquant de la conférence a été la présentation de la notion de « trame noire », complémentaire des trames vertes et bleues en écologie. Elle vise à préserver des corridors nocturnes pour la faune, notamment les insectes, gravement menacés par l’éclairage artificiel. D’après le Muséum d’Histoire Naturelle, la lumière est aujourd’hui la deuxième cause de disparition des insectes après les pesticides.
Après ce temps d’échange en salle, la soirée s’est poursuivie dehors, sur le parking de la salle des fêtes, devenu pour l’occasion un observatoire éphémère. Dans une ambiance calme et attentive, les participants ont levé les yeux pour repérer la Grande Ourse, la planète Mars, la Voie lactée, et même quelques satellites artificiels. Des explications pédagogiques ont accompagné l’observation, rendant les constellations plus familières, accessibles, presque intimes.
En reliant savoirs scientifiques et émerveillement collectif, cette soirée a permis à chacun de prendre conscience de la valeur de nos nuits et de la nécessité de les préserver. Car oui, le ciel étoilé est aussi un patrimoine commun, et sa sauvegarde passe par des gestes simples : mieux orienter nos éclairages, limiter leur intensité, penser la lumière autrement.
Une belle réussite pour la commune, qui confirme une fois encore que la transition écologique passe aussi par l’éducation, la sensibilisation… et l’émerveillement
Axel Darchet