Naveil : Semaine de l’industrie : « Former, accueillir, intégrer »


Magali Marty et Frédéric Deparpe

La Semaine de l’Industrie a servi de cadre à une soirée débat qui s’est déroulée à Naveil le 27 novembre en présence de Magali Marty, maire de Naveil et vice-présidente de la Communauté des Territoires vendômois en charge de l’attractivité économique. Le thème retenu était « L’industrie : former-accueillir-intégrer ». Participaient à cette rencontre, Michaël Raphaël de la Sté Getinge, Déborah Gazeau de la Sté Baumer accompagnée de Nevine Nouari, alternante, au sein de l’entreprise, Grégory de Cesco, directeur du collège Jean Emond de Vendôme, Erwann Ruelleu, proviseur du lycée Ampère, Aaron Le Pierres de l’IFCA, Fanny-Lauret Ridet pour France Travail, Laurent Delcoux pour la Mission Locale. Frédéric Deparpe assurait le rôle de modérateur. Il est revenu à Sandrine Dulou de l’Observatoire de l’Economie et des Territoires, de brosser le tableau de la situation du secteur industriel en Vendômois et de faire le point sur les projets de recrutement.

L’emploi industriel

Les emplois industriels représentent 23,9% des emplois du territoire ce qui représente 5 700 employés du secteur privé dans l’industrie dont environ 1100, soit 22%, partiront à la retraite entre 2024 et 2030. Les  3 premiers secteurs industriels employeurs sont l’alimentaire, la fabrication de produits métalliques et la réparation/installation de machines et équipements. Au 2ème trimestre 2025, le taux de chômage du Vendômois était de 6% contre 6,3% pour le Loir-et-Cher, 6,9% pour la région centre-Val-de-Loire et 7,5% au niveau national. En 2024, même si les projets de recrutement dans le secteur de l’industrie dans le Vendômois sont en diminution, certains métiers demeurent en tension ; il en est ainsi notamment des agents de production dans l’agro-alimentaire, des tourneurs, fraiseurs, soudeurs, des techniciens de maintenance industrielle, des responsables qualité en industrie…On note également que le Vendômois a un taux d’emploi des femmes dans l’industrie de 32,6% ; au niveau national, l’INSEE en 2022 estimait ce taux à 28,5 %.

Comment répondre aux besoins de recrutement dans les prochaines années ?

Michaël Raphaël a souligné que le télétravail facilitait les recrutements. Getinge qui travaille notamment pour l’industrie pharmaceutique, a créé une école de formation interne afin de faciliter l’intégration des nouveaux collaborateurs. Un « training center » prépare durant trois semaines, l’entrée en fonction des nouveaux opérateurs La société accueille chaque année 10 alternants.

Baumer, société spécialisée dans la fabrication d’instruments de mesures de pression et de température qui répondent à des exigences qualitatives et normatives contraignantes utilise également les moyens de la formation en interne et met en œuvre un parcours d’intégration pour les nouveaux arrivants. Particularité, la société emploie autant de collaboratrices que de collaborateurs.

En ce qui concerne la formation, le collège Jean Emond accueille 700 élèves dont une centaine dans des classes SEGPA. Le premier objectif est d’identifier les centres d’intérêt de jeunes, de les ouvrir vers l’extérieur, de leur faire découvrir le monde et les métiers de l’entreprise ;  le lien noué avec le Cercle des entreprises du Vendômois contribue  à cette évolution.

Le lycée technique Ampère accueille 650 élèves et 84 apprentis ; il dispense des formations dans les métiers de l’administration transport et logistique, du pilotage de lignes industrielles, de la maintenance de matériel et de véhicule,  de la maroquinerie, de la menuiserie, de la relation client, de la restauration et de la sécurité. Les principaux problèmes rencontrés concernent notamment, la méconnaissance et les préjugés nourris par les parents comme par les  jeunes de ce qui a trait aux métiers de l’industrie ; la mobilité constitue également un frein ; par ailleurs, peu de jeunes filles s’intéressent à ces formations ; enfin, au niveau de l’apprentissage, il est difficile de trouver des entreprises qui accueillent les stagiaires.

Fanny Lauret-Ridet qui représentait France-Travail a insisté sur la nécessité de casser les stéréotypes négatifs qui sont très vivaces tant auprès des adultes que des jeunes. Il est important notamment que les femmes prennent conscience qu’elles ont toute leur place dans les métiers de l’industrie.

La Mission locale accueille chaque année quelques 900 jeunes de 16 à 25 ans, dont 45% ne sont pas diplômés. Le savoir être est le premier pas vers l’accès à l’emploi. Les entreprises, de leur côté, doivent prendre des mesures pour faciliter l’accueil des nouveaux  salariés.

Les besoins en recrutement se modifient et évoluent au fil du temps ; il est nécessaire de faire preuve d’une plus grande réactivité pour diminuer le temps d’inertie entre les filières de formation et les besoins du marché du travail. Le bac général en lui-même n’ouvre de portes que sur une formation postérieure. Or 30% des jeunes arrêtent leur formation après le bac.

Sabine Campion