Sougé, à la rencontre de deux artistes


Thierrt Kedinger et Michel Dupissot

Thierry Kedinger

A Sougé, l’ouverture des Ateliers d’artistes les 14 et 15 juin, permettait de découvrir une partie du travail de Thierry Kedinger sous forme d’une exposition, « Toits et moi », à la mairie. Les toits de Chinon, de Blois, de Trôo, de Sougé et autres lieux y étaient déclinés sous forme non seulement d’huile sur toile mais également de dessins au crayon graphite, au fusain ou encore à la pointe d’argent. Au Moyen Age, cette technique était utilisée pour tracer les dessins préalables aux enluminures ; à la Renaissance, elle était pratiquée à Florence et dans les Flandres ; Van Eyck, Dürer, Léonard de Vinci, entre autres, y ont eu recours. La finesse des dessins est exceptionnelle. Le travail est particulièrement délicat car l’erreur n’est pas permise et le trait ne peut être effacé. Thierry Kedinger maitrise cet art à la perfection, tout comme celui des icônes.

Michel Dupissot

A l’occasion des portes ouvertes des ateliers d’artistes, Thierry Kedinger avait invité Michel Dupissot à exposer chez lui.

Les locomotives ont-elles une âme ? On peut légitimement s’interroger tant l’artiste a su les transformer en messagères intemporelles, investies d’une mission d’éveil des consciences. La présence de l’une d’elles dont le museau perce entre les tours de Notre-Dame, incite à réfléchir sur l’origine de l’incendie qui a failli faire disparaitre l’emblématique cathédrale ; une autre git sur la banquise ; une autre se dissimule derrière un arbre au sein d’une jungle dense, aurait-elle peur ? ; une autre encore semble jaillir de la toile telle une révélation ; à proximité, une puissante machine prend l’aspect de quelque machine de guerre particulièrement destructrice…

Comment ne pas être interpelé par ce petit biplan blanc posé sur le sol d’on ne sait quelle planète, au milieu de l’univers ? L’Oiseau Blanc a disparu le 8 mai 1927 alors que Nungesser et Coli tentaient la traversée de l’Atlantique nord. En dépit des nombreuses recherches entreprises, nulle trace du petit appareil ne permet de savoir ce qui lui est advenu ; peut-être, ainsi que le peintre l’a rêvé, s’est-il posé un jour sur une mystérieuse planète au cœur de l’univers, et a-t-il perçu à travers le cosmos, ces quelques mots : « S’il vous plait, dessine-moi un mouton ».

Michel Dupissot


Sabine Campion

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