Un nouveau projet de loi pour lutter contre la désertification médicale
Le problème de la désertification médicale touche de plus en plus de départements et de population et les inégalités deviennent de plus en plus criantes ; pour exemple, l’on peut citer un département comme les Hautes-Alpes qui compte 2,5 fois plus de généralistes par habitant que la Creuse ; pire encore, Paris compte 48 fois plus de dermatologues que la Nièvre.
Dès 2022, un groupe transpartisan de 42 députés, parmi lesquels Christophe Marion, député de la 3ème circonscription du Loir-et-Cher, issus de 9 groupes parlementaires de gauche comme de droite, se sont saisis d’un problème qui est majeur pour la population. Un premier projet de loi, visant à favoriser la régulation de l’ installation des médecins, la réorganisation de l’exercice des soins ainsi qu’une réforme des études de médecine avait été déposé. Certaines des propositions qu’il contenait ont été adoptées à l’occasion du vote de la loi Valletoux en décembre 2023.
En dépit de ces avancées, le problème était bien loin d’être résolu. C’est pourquoi, après la dissolution de l’Assemblée nationale, le groupe transpartisan enrichi de nouveaux membres, a repris les travaux engagés lors de la précédente législature. 95 députés allant de LR à LFI ont mené un travail de fond avec des réunions hebdomadaires.
Une nouvelle proposition de loi
La proposition de loi que le groupe vient d’ élaborer a été déposée par 237 députés ; elle vise trois objectifs : mieux répartir les médecins sur le territoire, mieux former les soignants en facilitant et en démocratisant l’accès aux études, mieux accompagner les praticiens au quotidien en simplifiant les procédures administratives et en favorisant l’exercice collectif dans des centres de santé.
Afin de mettre un terme aux tragiques inégalités d’accès aux soins que connaissent les territoires, l’installation des médecins généralistes et spécialistes doit être régulée en se fondant sur de nouveaux indicateurs innovants et exhaustifs. L’intégration des praticiens étrangers hors Union Européenne, doit être facilitée.
Afin d’améliorer la formation des soignants, il parait indispensable de déconcentrer les lieux de formation sur le territoire en permettant de suivre une première année d’études de médecine dans chaque département et en installant un CHU dans chaque région. La démocratisation des études de médecine fait également partie du projet de même que la formation de maitres de stage et le développement de ces derniers, dans les déserts médicaux.
Il est essentiel également de mieux accompagner les praticiens dans leur travail en soutenant la création de centres de santé, en simplifiant les procédures administratives qui sont chronophages par rapport aux temps consacré aux patients et en garantissant l’indépendance d’exercice pour les soignants afin d’éviter une concentration géographique et financière de l’offre de soins.
Sabine Campion
Reproduction interdite