Depuis 2018, la ville de Vendôme organise à l’intention des scolaires des journées de sensibilisation au handicap. Cette année, les classes de CM de six écoles, au total 209 élèves, étaient présentes. Alia Hammoudi, conseillère municipale de Vendôme déléguée à l’accessibilité et à l’inclusion, Béatrice Arruga, adjointe à la politique éducative ainsi que Jimmy Marcilly, adjoint à la politique sportive, sont aux côté du maire, Laurent Brillard, pour organiser ces journées, auxquelles participent des sportifs de haut niveau porteurs de handicap. En 2023, il s’agissait de Damien Bouvard, médaillé de bronze au championnat de France de para hockey sur glace et président de la Fédération handisport du Loir-et-Cher, ainsi que de Solène Creuzet, une éminente spécialiste du dressage et de l’attelage, qui fait partie de l’Ecurie Naveil Equitation. Ces journées ont eu lieu au Lycée Ampère. Le matin, les élèves ont pu échanger avec les deux personnalités sportives présentes, l’après-midi étant consacré à des activités avec mise en condition de handicap.
Les questions posées par les jeunes ont tourné autour de la vie au quotidien de la personne handicapée et de l’intérêt de la pratique sportive pour montrer que celle-ci peut dominer son handicap et ainsi changer le regard porté sur elle. Les Jeux Paralympiques jouent, à cet égard, un rôle important car ils mettent en lumière les performances des sportifs qui y participent. Pour la première fois, en 2024, ils bénéficieront du même temps de couverture médiatique que les J.O.
Philippe Joubert, président de Vendôme Handisport, a rappelé que le club est inclusif et que tout le monde a la possibilité d’y adhérer ; plusieurs sports peuvent être pratiqués : la marche nordique, la boxe, la natation, le tir à la sarbacane, le handball, la boccia (jeu de boules), le rugby et les sports équestres à Naveil. Jimmy Marcilly a indiqué que les contrats d’objectifs passés entre les clubs et la mairie tendaient à développer les pratiques sportives ouvertes aux personnes handicapées. Patrick Callu, pour sa part, a insisté sur les bienfaits du « sport santé ». Le sport qui est un moyen de prouver que l’on peut dominer le handicap par le dépassement de soi, contribue à changer progressivement les mentalités. Le proviseur du lycée Ampère, Eric Gavinet, s’est dit confiant dans le rôle de vecteurs que peuvent jouer les jeunes sur l’évolution des mentalités.
D’après les chiffres officiels, en France, 12 millions de personnes seraient porteuses d’‘un handicap, visible ou invisible, soit 18% de la population. En avril 2023, s’est tenue la 6ème conférence nationale du handicap dont l’ambition est de « parvenir à ce qu’un jour, l’exercice de tous les droits soit possible par tous les citoyens ». On est encore malheureusement loin du compte lorsqu’on porte un regard objectif sur les obstacles de toute nature que doivent surmonter les enfants comme les adultes.
En premier lieu, il convient de changer le regard que notre société porte sur les handicapés où l’indifférence se mêle souvent au mépris voire au rejet. Pourquoi des personnes ayant toutes les capacités à effectuer tel ou tel type de travail se voient-elles refuser un poste au motif qu’elles sont porteuses d’un handicap qui ne concerne en rien l’exécution des tâches demandées ? « Plus le handicap est visible et plus il est difficile d’être recruté », a souligné Damien Bouvard , président du Comité Handisport du Loir-et-Cher . Le regard des autres, leurs préjugés, voilà bien ce qu’il y a de pire dans une société où la solidarité et l’empathie font de plus en plus défaut.
Ainsi que le souligne Alia Hammoudi qui a beaucoup œuvré à la création de ces journées de sensibilisation : « les enfants n’attachent pas d’importance à la différence, ils acceptent celle-ci spontanément et ils s’y adaptent sans problème. Ce sont eux qui nous rappellent que nous sommes sur cette planète pour vivre ensemble ! »
Sabine Campion
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