
Vendôme : Rencontre avec Christophe Marion à propos des projets de loi sur la fin de vie

A l’Assemblée Nationale, le droit à mourir dans la dignité fait partie des sujets où le débat doit s’affranchir du politique et pour lequel chaque député doit pouvoir se prononcer librement. Dans une société où l’humain tient de moins en moins de place, la mort et surtout l’aide à mourir demeurent souvent des sujets tabous ; la souffrance des personnes confrontées à l’inexorable avancée de la maladie qui, dans certains cas, les prive progressivement de la possibilité de s’exprimer, n’est pas réellement entendue. En avril 2023, la Convention citoyenne sur la fin de vie s’était prononcée en faveur d’une aide active à mourir. En Loir-et-Cher, le député, Christophe Marion avait réuni un conseil de circonscription afin d’aller à la rencontre de ceux qui font ou ont fait face à ces situations douloureuses. Les témoignages poignants l’avaient convaincu de la nécessité de trouver une réponse légale afin de mettre un terme aux ambiguïtés actuelles.
En 2025, deux projets de loi ont été débattus à l’Assemblée Nationale . Le premier, voté à l’unanimité, concernait l’accompagnement et les soins palliatifs qui doivent être développés et disponibles sur l’ensemble du territoire ce qui est loin d’être le cas actuellement. Il s’agit, nous a précisé Christophe Marion, d’un plan décennal ; cet engagement moral nécessitera de prévoir chaque année, une programmation budgétaire adéquate pour y répondre.
Le second texte concerne l’aide à mourir. Pour accéder à celle-ci, il faut être âgé de 18 ans, être de nationalité française, être atteint d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, engageant le pronostic vital, présenter une souffrance physique ou psychologique constante, être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée. La décision est prise par le médecin après consultation d’un collège pluri-professionnel. Si l’aide à mourir est acceptée, le patient pourra s’auto-administrer une substance létale ; exceptionnellement, s’il n’est pas en état de le faire lui-même, il pourra demander l’aide d’un médecin ou d’un infirmier ; ceux-ci peuvent invoquer la clause de « conscience » pour refuser. Christophe Marion se dit satisfait que le texte ait pu être examiné dans le cadre d’un débat serein et voté à une confortable majorité de 305 voix contre 198. Il estime que si ce texte constitue une avancée, il ne résout pas tous les problèmes. Le député a déposé plusieurs amendements qui n’ont pas été votés ; il se dit déçu notamment par la formulation concernant les directives anticipées et le rôle de la personne de confiance. Christophe Marion considère comme essentiel que le médecin informe clairement le patient, de l’évolution de son état afin que celui-ci puisse librement prendre les dispositions qu’il juge utiles.
Les projets de loi adoptés par l’Assemblée Nationale, vont maintenant être soumis au Sénat qui va en débattre à son tour.
Sabine Campion
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