Audrey Cacarelo est l’une des bénévoles du refuge-fourrière de Morée auquel elle offre notamment ses compétences en matière de communication. Actuellement quelque 80 chats et chiens attendent une personne ou une famille qui leur offrira la sécurité et l’amour dont ils ont tant besoin. A Morée, huit agents et plusieurs dizaines de bénévoles apportent tous leurs soins au bien-être de ces pensionnaires toujours trop nombreux.
Pourquoi tant de pensionnaires dans les refuges ?
La surpopulation de chats est liée à la reproduction sauvage. A partir du mois de mai, ce sont des portées entières de chatons qui sont déposées ou abandonnées aux alentours. En France, la stérilisation n’est pas obligatoire. Mais il faut savoir qu’un couple de chats peut donner naissance, en quelques années, à un nombre impressionnant de chatons qui seront livrés à la précarité, à la malnutrition, aux maladies. Faire stériliser son chat participe à la protection de l’espèce. Au niveau législatif, les maires peuvent faire procéder à la capture des chats non identifiés afin de les faire stériliser puis de les relâcher. Cela constitue l’un des enjeux du bien-être animal.
D’une manière générale, nous explique Audrey, les abandons ont des causes très diverses : décès du propriétaire, soucis d’argent mais aussi, hélas, rejet de l’animal pour convenance personnelle comme les départs en vacances ou une incompatibilité d’humeur. Si certains franchissent le seuil de l’accueil de la SPA pour y déposer leur animal et, dans certains cas avec une profonde douleur, d’autres n’ont même pas le courage d’assumer cet acte indigne et se contentent de le laisser à l’extérieur où un boxe a été installé pour les accueillir afin d’éviter qu’en plus de l’abandon, l’animal ne soit blessé voire tué.
Au refuge, les orphelins sont très bien traités et tout est fait pour qu’ils puissent être adoptés. Agents et bénévoles participent à des ateliers de formation pour apprendre à donner les médicaments, à mettre un harnais, une muselière… les animaux à comportements spécifiques font l’objet de toutes les attentions pour les aider à évacuer leurs traumatismes et à reprendre confiance dans les humains.
L’adoption, un engagement
Le refuge de Morée réalise environ 800 adoptions par an ; afin que celles-ci soient pérennes, une très grande attention est apportée à la compatibilité des adoptants et de leur environnement avec les spécificités de l’animal ; cette précaution indispensable, n’est malheureusement pas toujours bien comprise. Elle est pourtant tout à fait légitime pour éviter un nouvel abandon. « L’animal doit rencontrer tous les membres du foyer y compris éventuellement, les chiens, nous explique Audrey, afin de vérifier les possibles incompatibilités ; certains pensionnaires ne supportent pas la solitude, d’autres sont agacés par les enfants… Par ailleurs, les adoptants doivent être conscients qu’à un moment donné, leur protégé peut avoir besoin de soins et qu’il faut être capable d’en assumer le coût.
L’animal est un membre de la famille à part entière ; l’amour qu’il porte aux humains, ne doit pas être pris à la légère car la rupture est aussi douloureuse pour lui que pour eux : dans leur regard, il y a, à certains moments, toute la détresse du monde !
Eros, attend de trouver une famille
Audrey nous invite à nous rendre à la chatterie où nous découvrons entre autres, Eros, un petit mâle noir et blanc, très affectueux qui fait tout pour retenir l’attention. Agé de 7 ans, il est « bien dans ses patounes » et n’a aucune agressivité envers ses congénères ; par contre, il n’apprécie pas du tout les chiens ! Ce sont des choses qui arrivent, on ne peut aimer tout le monde ! Eros est proposé à l’adoption en SOS (frais de participation minimum de 60 € pour l’adoptant) car il est diabétique et nécessite des soins quotidiens comme les humains souffrant de la même pathologie.(photo de Eros en tête de l’article).
Nous rendons ensuite visite aux chiens qui nous accueillent par un concert d’aboiements. Ils sont nombreux de toutes tailles et de toutes races ou apparentés. Pourquoi, pourquoi tant d’abandons ? Pourquoi tant de détresse ? Leurs regards se tournent vers nous plein d’espoir !
Dans ses campagnes de sensibilisation, la SPA insiste, à juste titre, sur le fait que l’animal n’est ni un jouet, ni un cadeau, ni un gadget éphémère dont on se débarrasse lorsqu’il cesse d’intéresser ou lorsqu’il a un problème ; comme les humains, les animaux ont besoin d’amour et de solidarité.
SPA Refuge de Morée, 1 les Grandes Bretonnières, 41160 Morée -
Sabine Campion
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