Sougé : Dans le cadre de la Saison culturelle, exposition de Séba Lallemand

C’est dans son atelier, au cœur de la butte de Trôo, que nous avons rencontré Seba Lallemand. Le soleil qui était au rendez-vous, donnait un éclat tout particulier à la végétation exubérante qui entoure ce lieu et le rende particulièrement propice à la création.

Séba est né en France et a grandi en Afrique. Il a suivi des études à l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans avant de rejoindre La Fabrica, centre de recherche pour la communication du groupe Benetton. Puis, au début des années 2000, Seba s’est rendu en Chine où il est resté pendant six ans durant lesquels il a côtoyé les milieux de la danse et du cinéma. Il mène ensuite une riche carrière qui le conduit dans différents pays, avant d’installer son atelier à Trôo et, en 2014, il est invité à la Triennale de Vendôme.

Celui que Max Fullenbaum qualifiait « d’alchimiste solitaire » vivait alors « entouré de pigments, d’essences, de poudres et de matières qu’il répandait sur une toile étendue sur le sol d’où naissaient des volcans d’hommes, à la face continentale, aux artères géographiques déversant les ruisseaux figés de l’énergie des premiers nés au milieu du jaillissement des bulles d’un monde en surgissement… » Séba, artiste aux talents multiples, nous entraine, au fil des années et de ses recherches, dans un voyage sans fin, au cœur de son imaginaire foisonnant

Il exposera très bientôt, dans le cadre de la saison culturelle de Sougé où il présentera une nouvelle série de toiles commencée, il y a un an. L’univers représenté est jubilatoire par ses couleurs vives et son exubérance sans limite. Sur une trame de fond colorée à la bombe , l’artiste dessine à l’aide de feutres POSCA. : « Rien n’est préparé ; j’improvise ; comme un musicien de « Free jazz », je rejette les contraintes et je me laisse guider par les formes que j’aperçois ; parfois ce sont des têtes d’animaux… Je fais plusieurs passages, je masque, je dessine à nouveau… et finalement je m’arrête ; j’aime considérer que l’œuvre n’est pas terminée, qu’elle ne le sera jamais, qu’elle peut se transformer sans fin générant ainsi une sorte de force occulte. » ; ces toiles ludiques et attrayantes portent un message d’espoir dans une période où les esprits se referment pour mieux se morfondre.

Séba nous offre aussi un aperçu d’une série en devenir, inspirée par les « Nymphéas » de Monet. Sur la butte de Trôo où la végétation est foisonnante, les herbes du jardin se substituent aux nymphéas. L’étrange douceur qui émane des œuvres de l’artiste, est source d’un apaisement profond ; elles forment ainsi un écran protecteur avec le monde extérieur si brutal.

Sougé : exposition Séba Lallemand les 22 et 23 juin ainsi que les 29 et 30 juin.

Sabine Campion